L’EMDR

Eyes Movement Desensitization and Reprocessing – Désensibilisation et Retraitement par le Mouvement des Yeux

 

« Si un événement douloureux a été mal digéré parce que trop violent, les images, les sons et les sensations liés à l’événement sont stockés dans le cerveau, prêts à se réactiver au moindre rappel du traumatisme. Le mouvement oculaire débloque l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il complète le travail. » (David Servan-Schreiber)

 

De quoi parle t’on ?

L’EMDR, créée à la fin des années 80 à San Francisco par la psychologue américaine Francine SHAPIRO, est devenue en moins de dix ans l’un des modes de traitement psychothérapeutique les plus efficaces de l’ESPT (État de Stress Post-Traumatique).

Le protocole EMDR repose sur une approche humaniste et intégrative de la médecine et de la santé : la confiance dans notre potentiel d’auto-guérison, l’importance de notre histoire personnelle et du lien psychosomatique dans la genèse des troubles.

Il est à noter que cette thérapie est reconnue de par le monde par de nombreuses instances, à commencer par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis juillet 2012, l’American Psychiatric Association (2004), le Département de la défense et les hôpitaux des vétérans aux États-Unis (2004). En France, son utilisation est recommandée pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique par la Haute Autorité de la Santé (HAS – juin 2007).

 

A qui s’adresse l’EMDR ?

La thérapie EMDR s’adresse à toute personne (de l’enfant même en bas âge à l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles généralement liées à des traumatismes psychologiques. Il peut s’agir de traumatismes « évidents », avec un grand « T », tels les violences physiques et psychologiques, les abus sexuels, les accidents graves, les décès, la maladie, les incendies, les catastrophes naturelles, les situations de guerre et attentats, etc.

La méthode ne s’applique pas qu’aux grands chocs, mais aussi aux plus petits traumatismes avec un petit « t », comme les expériences pénibles laissant un souvenir trop empreint de souffrance (enfance perturbée, séparations, fausses couches et IVG, difficultés professionnelles, etc.).

Ces perturbations émotionnelles s’expriment sous diverses formes : irritabilité, angoisse, cauchemars, tendance à l’isolement, état dépressif, comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, régression chez l’enfant, etc.

 

Comment cela fonctionne ?

Alors que la personne revit le trouble du passé et se met à l’écoute de ce qui se passe en elle, le praticien EMDR réactive les processus de retraitement des informations qui se sont enkystées lors du choc émotionnel. Grâce au processus neurologique mis en marche par le mouvement des yeux, le cerveau est stimulé et métabolise en conséquence les résidus du passé. Il est important de noter que l’évènement n’est pas effacé mais la croyance négative qui induisait une décharge émotionnelle invalidante pour le sujet disparaît. Les souvenirs qui étaient enregistrés d’une façon négative dans le cerveau émotionnel sont littéralement « digérés » et perdent de leur intensité au profit d’une croyance positive. Ainsi la thérapie EMDR permet de travailler non seulement sur les émotions invalidantes mais également sur les croyances négatives. Alors que le traumatisme a gelé le processus de traitement de l’information, les mouvements alternatifs des yeux le relance permettant ainsi au sujet de dépasser la phase traumatisante, d’en modifier sa perception et de mettre en place de nouvelles ressources. Ainsi la personne n’est plus en souffrance quand elle repense à l’événement traumatisant.

 

Indications (liste non exhaustive) :

Bien qu’elle fût initialement mise au point pour traiter le Stress post – traumatique, l’expérience des cliniciens indique que l’EMDR et son modèle théorique sous -jacent peuvent aussi s’appliquer pour traiter des difficultés telles que :

  • Traumatismes,
  • Evénements douloureux et répétés,
  • Estime de soi défaillante, manque de confiance en soi,
  • Dépression,
  • Peurs, phobies,
  • Stress, anxiété,
  • Attaques de panique,
  • Troubles psychosomatiques,
  • Deuils,
  • Problématiques de dépendances, addictions,
  • Troubles du comportement alimentaire, …

 

Les contre-indications :

Il y a cependant quelques contre-indications : les troubles graves de la personnalité comme les psychoses sont considérés par la majorité des thérapeutes comme une contre-indication. Les états suicidaires et les troubles cardiaques récents figurent aussi parmi les contre-indications.

Celles-ci sont à évaluées par et avec le thérapeute (psychiatre et/ou psychologue).

 

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